Chers Amis du Potager,
Dans une ville d’Amérique du sud, Santa Mondega (à vrai dire, question localisation, c’est assez flou), où la délinquance est reine et où les flics sont soit corrompus, soit mous du genou, Sanchez tient un bar, au doux nom de Tapioca. Le bar le plus mal famé de la ville. Le bar où, voilà cinq ans, le Bourbon Kid a fait irruption, a commandé un verre de bourbon (d’où son surnom), avant de faire un véritable carnage dans la ville.
Seuls rescapés de la tuerie : la belle Jessica, depuis plongée dans le coma et Sanchez qui, une fois sorti de derrière son bar où il s’était planqué pendant que les balles volaient, a confié la blessée à sa belle-sœur, infirmière, et à son frère.
Depuis, entre les caïds locaux, un inspecteur qui voit la main du Kid dans tous les crimes et délits commis dans la ville, et les chasseurs de prime, la vie suivait son cours.
Jusqu’à ce que deux moines débarquent d’une île-monastère située au large de la côte, et dont tous les frères, à l’exception de l’abbé, ont été massacrés. Ces deux garçons, Kyle et Peto, moitié moines shaolin (la tenue orangée et un don certain pour les arts martiaux), moitié angelots (ignorants du vice, des femmes, de l’alcool, n’ayant jamais vu un dollar de leur vie) ont pour mission de récupérer à tout prix une pierre sacrée, le fameux « Œil de la Lune ».
Cette arrivée, conjuguée à l’imminence d’une éclipse totale de soleil, coïncidant avec un jour de carnaval débridé, au réveil soudain de Jessica, à des meurtres sordides commis à travers la ville, font craindre le pire à Sanchez.
Et objectivement, il n’a pas tord.
Et le livre sans nom, me direz-vous ? Si vous ne lisez pas la 4e de couverture, trop bavarde, il conservera son mystère pendant longtemps. Et comme le mystère, c’est chouette, je ne vous en dirai rien. Gnark, gnark, gnark. Z’avez qu’à lire. Non mais.
Voilà pour l’histoire. Mais ce livre sans nom, ça vaut quoi, au juste ?
Tout d’abord, quelques précisions. Le livre sans nom, dont l’auteur a préféré conservé l’anonymat, a d’abord été publié sur Internet. Pour l’auteur, les paris vont bon train, Quentin Tarantino faisant partie des suspects potentiels (le côté Kill Bill avec sang qui gicle et cadavres bien amochés, quoique dans des postures… originales, y est sans doute pour quelque chose).
En passant, juste un petit conseil pour les amateurs de réalisme scandinave et pluvieux, il faudra aller voir ailleurs. Le Livre sans nom n’est pas un roman-reportage, loin de là. Sauf à considérer que From Dusk till Dawn, avec le même Tarantino, est un reportage sur les vacances en camping-car. D’ailleurs, certaines scènes du film trouvent un écho dans le Livre sans Nom (non, je n’ai pas spoilé, j’ai alludé. Na).
Pour ce qui est du style, c’est très rythmé, les 65 brefs chapitres s’enchaînent sans temps mort. C’est également très drôle, même si l’histoire, de prime abord, ne le laissait pas présager. Cet humour omniprésent est, pour beaucoup, dû aux personnages qui hantent Santa Mondega. Outre Sanchez le revêche et nos deux Bruce Lee à chapelet, on trouve un flic du paranormal (Fox Mulder, sors de ce corps), un Elvis tueur à gage (avec banane, coutume à paillettes, grosses lunettes, et tout, et tout), un voyou surnommé « la Fouine » (et bien plus bête que le mustélidé du même nom), la main armée de Dieu (rien que ça, et catcheur à ses heures). Entre autres.
Enfin, je rappelle que le Livre sans Nom est l’unique façon de visiter la charmante bourgade de Sante Mondega sans se prendre un pruneau dans le cornet. Profitez-en donc !
Mademoiselle Potiron
Le Livre sans nom, Livre de Poche 509 pages, 7,50 euros
Maintenant que tu connais de plus en plus mes goûts en littérature, tu me recommandes celui-là aussi?
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