vendredi 17 décembre 2010

Ladurée Salé

Chers Amis du Potager,

J'ai déjà avoué aimer faire la cuisine. Et ma gentille Japonaise le sait bien. Nous partageons un certain penchant pour la gourmandise et je ne compte plus nos goûters ou déjeuners chez Ladurée. Et pas que pour les macarons (j'ai souvenir d'un millefeuille au vieux rhum... Miam!).

Si le Ladurée sucré, très axé sur la pâtisserie, s'avérait très technique, le Ladurée salé est une pure merveille.

Les recettes sont toutes plus alléchantes les unes que les autres. Et au-delà de l'indispensable qualité des produits (c'est parfois onéreux, mais nécessaire), assez simples à réaliser, mettant en scène des mariages de saveurs fort intéressants.

Organisées selon les occasions pour les déguster (brunch entre amis, pique-nique chic, déjeuner grands classiques, un soir au bar Ladurée, le petit dîner, dîner de gala et souper), elles devraient ravir les palais les plus exigeants. Et les plus variés : de la salade Ladurée, très girly, à la noix de rumsteck à la croque aux herbes et pommes croustillantes (qui plairont aux carnivores), en passant par le homard et feuilles de brick aux fèves fraîches.

Les photographies extrêmement appétissantes, qui alternent avec les charmantes mascottes de la Maison (bouledogue, chat, hamster) sont un atout de ce fort bel ouvrage, argenté sur tranche, à la couverture mauve veloutée, et servi dans une jolie boîte garnie de papier de soie.

J'ai hâte de m'y mettre !

Un seul regret : les proportions ! Toutes les recettes sont prévues pour 6 personnes ! Vous me direz que pour un tête-à-tête, il suffit de diviser par trois. Certes. Mais comment je divise la goutte d'arôme de jasmin dans la recette du foie gras de canard au macaron mangue-jasmin ? Hein ? Comment, je fais, moi ? Peut-être une mini-goutte ?

Encore mille mercis à ma gourmande comparse!

Mademoiselle Potiron

Ladurée Salé, éditions du Chêne, 383 pages délicieuses

My Little Paris : le Paris secret des Parisiennes

Chers Amis du Potager,

J'ai des amies formidables. Notamment la plus Parisienne des Japonaises. La charmante enfant s'est muée en Maman Noël pour me transmettre ce concentré de girly attitude. J'A-DO-RE !

Dans ce petit recueil délicieusement illustré par une autre Japonaise (Miss Kanko Kuno, sacré coup de crayon!), les auteurs ont recensé une liste des choses à faire à Paris, classés en 8 catégories, toutes plus couinantes les unes que les autres : mode, déco, beauté, restos-bars, petits plaisirs, insolite, culture et bonus.

C'est drôlissime et ça fait envie. A l'approche du 1er janvier et des bonnes résolutions traditionnelles, j'ai décidé qu'une de mes résolutions serait justement de réaliser certaines de ces choses à faire. Parce que la théorie, c'est bien, mais que la pratique c'est mieux.

Surtout quand la pratique consiste à se faire faire une pédicure par de petits poissons, se refaire une garde-robe au top sans se ruiner ou encore faire une sieste pendant que les calories et les toxines disparaissent comme par magie (j'ai toujours dit que dormir rendait sublime. C'est pourquoi je dors beaucoup. On ne sait jamais, ça peut finir par marcher...).

Bref, je remercie du fond du coeur mon exquise Nippone pour cette bible, ce guide de survie, ce graal. Tiens-toi prête : je ne me ferai pas picorer les petons toute seule!

Mademoiselle Potiron

My Little Paris : le Paris secret des Parisienne, éditions du Chêne 2010, 157 pages de trucs et astuces indispensables à toute fifille qui se respecte

Simon Tofield : Simon's Cat tome 2 - Beyond the fence

Chers Amis du Potager, 

Voici le deuxième tome des aventures du chat de Simon.

Notre gourmand, paresseux, calamiteux matou, suite à un bain qui ne s'est pas bien passé (les chats n'aiment pas l'eau, c'est connu), décide de franchir la barrière qui clôt son jardin et de découvrir le monde.

S'en suivent des aventures avec des hérissons, des oiseaux, des souris, des hérons, des loutres, du bétail, de la volaille, des lapins (beaucoup de lapins) dans la riante campagne anglaise.

La débrouille n'étant pas le fort de notre chat de salon, il va devoir faire preuve d'ingéniosité et coopérer avec les ethnies locales pour se sustenter. Comme par exemple tenter une approche auprès d'une vache pour obtenir une lichette de lait.

C'est toujours aussi fin, aussi pertinent. Certaines attitudes du chat sont particulièrement représentatives de ses congénères. Et c'est hilarant : imaginez un hérisson qui organise un dîner aux chandelles pour un cactus, ça vous donnera une petite idée !

Sans compter que le coup de crayon de Simon Tofield est toujours aussi brillant.

Et pour ceux qui ignoreraient encore qui est le chat de Simon : www.simonscat.com

Miss Pumpkin

PS : oui, je sais, c'est classé dans lire en v.o. même si les aventures du chat sont toujours sans paroles. On a les petites satisfactions que l'on peut.

Simon's Cat - Beyond the Fence, par Simon Tofield, éditions Canongate

dimanche 5 décembre 2010

Neil Gaiman, The Graveyard Book

Chers Amis du Potager,

Ce roman de Neil Gaiman (le papa de Coraline) est absolument épatant.

Il débute fort agréablement par l'assassinat de toute une famille par le Jack, à l'exception du bébé de 18 mois à l'esprit aventureux, qui a choisi ce moment pour s'évader de son berceau et remonter la colline vers le vieux cimetière. Là, les fantômes et Silas, locataires de lieux, vont prendre le nourrisson sous leurs ailes, lui offrir la liberté du cimetière et le protéger du Jack, bien décidé à finir le travail. Et le bambin, adopté par Monsieur et Madame Owens, décédés sans enfants, est baptisé Nobody, Bod pour les intimes.

Le récit se découpe au gré des aventures de Nobody Owens, qui grandit à chaque chapitre. Découverte dans le cimetière, rencontre avec ses habitants, tous plus farfelus et attachants les uns que les autres : Liza la sorcière, un peu chipie sur les bords, Mademoiselle Lupescu préceptrice pleine de ressources, Scarlett la jeune fille "de la vraie vie". Et Silas le mystérieux gardien de Nobody.

Ce récit, bourré d'humour et d'aventures, est absolument haletant, mêlant étude de moeurs "tim-burtonesque" et thriller fantastique. Nobody Owens est un môme adorable, curieux et intelligent.

A recommander impérativement.

Miss Pumpkin

The Graveyard Book, par Neil Gaiman, Bloomsbury, 289 pages, environ 8 €

Anne Brontë, Agnes Grey

Chers Amis du Potager,

Moi qui avais inaugurer le blog en fustigeant Emily Jane, vous serez ravis d'apprendre que j'adore ses soeurettes, Anne et Charlotte. Anne, en l'occurrence.

Dans ce roman publié en 1846, Agnes Grey décide de s''employer comme gouvernante, afin d'aider ses parents, ruiné par une spéculation malheureuse. Vive, intelligente et volontaire, Agnes souffre sans doute également d'une certaine naïveté.

Parce qu'elle espère toujours que cela va bien se passer, alors qu'il faut bien avouer que les familles chez lesquelles elle va officier sont particulièrement pénibles. Et puis, il y a la romance naissante, rougissante et bredouillante.

Au delà des aventures d'Agnes avec sa marmaille à éduquer, on découvre un portrait assez vitriolesque de la bourgeoisie campagnarde, dont on ne sait s'il on doit en rire ou en pleurer.


Mais l'histoire est particulièrement touchante, bien écrite, avec de jolis sentiments sans virer dans la guimauve, écrite avec élégance. L'optimisme d'Agnes est communicatif, elle ne se laisse jamais abattre, quoique les circonstances soient parfois liguées contre elle, l'humour est bien présent, par petites touches (il ne faut pas confondre les soeurs Brontë et l'almanach Vermot).

A noter, l'importance de la nature, du paysage anglais et l'attention portée aux animaux, thèmes naissants à l'époque victorienne.

De quoi passer un moment fort agréable.

Miss Pumpkin

Agnes Grey, par Anne BRONTË, Penguin Popular Classics, 302 pages, 3 € environ

George Bernard Shaw, Pygmalion / Caesar and Cleopatra

Chers Amis du Potager,

Voici deux pièces de théâtre de George Bernard Shaw, prix Nobel de littérature en 1925 (désolée pour l'absence de photos, mon ami le Pingouin a des ratés).

Tout d'abord, Pygmalion, où comment Henry Higgins, "phoneticist", c'est-à-dire à la fois spécialiste des accents et orthophoniste, décide, suite à un pari, de transformer Eliza Doolittle, jeune vendeuse de fleurs aux manières populaires et à l'accent cockney à couper au couteau, en une vraie lady et de la produire à une réception à l'ambassade.

Vous aurez bien entendu reconnu le pitch de My fair Lady, avec Audrey Hepburn, film musical tiré de la pièce de Shaw.

C'est drôle et cruel à la fois, Higgins s'ingéniant à enseigner les bonnes manières à Eliza, alors qu'il en est lui même naturellement dépourvu, son caractère de cochon (pardon, Porcinet), qui ne sait que blesser Eliza, et qui le blesse un peu lui-même. Eliza, elle, est la vivacité incarnée. Son langage est aussi fleuri que les violettes de son panier, ses braillements sont célèbres. Mais, au final, elle fait sans doute montre de plus de dignité et de réalisme que Henry.

Les thèses féministes de Shaw sont bien présentes, au-delà de la drôlerie des situations et de la saveur des dialogues. A lire, d'urgence, avant de revoir le film.

Ensuite, Caesar and Cleopatra, où un César vieillissant et philosophe, rencontre une Cléopâtre adolescente, puérile et cruelle. Les superstitions locales sont présentées sous un jour très ironiques, le situations prêtent souvent à rire, même si une certaine mélancolie empreint le tout. Sans doute à mi-chemin entre la comédie pure et la tragi-comédie.

A noter que le personnage de Britannus permet d'instiller une touche d'anachronisme drôlatique bien venu. Et le sens politique de César introduit une critique de la politique contemporaine qui apporte un relief particulier à la pièce.

Bref, George, c'est trop la classe. Ah, les Irlandais...

Miss Pumpkin

Caesar and Cleopatra, et Pygmalion, par George Bernard SHAW, Penguin Classics, 113 et 105 pages, 9,10 euros chacun

vendredi 3 décembre 2010

Anna Sewell, Black Beauty

Chers Amis du Potager,

Le Pingouin aime les animaux. C'est pourquoi Black Beauty compte au nombre de ses classiques.

Dans ce roman à la première personne, Black Beauty, un bel étalon noir, nous raconte sa vie, du pré où il a grandi avec Duchess sa mère, jusqu'à la retraite, en passant par les mains de divers maîtres, plus ou moins bien intentionnés, plus ou moins capables de prendre soin d'un cheval de ce prix.

C'est un récit, d'une certaine façon, très dur, surtout si comme moi vous aimez les bêtes, les petites comme les grosses. Et c'était le but d'Anna Sewell, en écrivant cet ouvrage, alors qu'elle était très malade et craignait de ne pas pouvoir assister à sa publication. D'ailleurs, la maladie l'a emportée 5 mois après publication.

Cet ouvrage est un manifeste en faveur du bon traitement des animaux. Mais, sans en avoir le côté pédant, dit du Schtroumpf à lunettes. Une très bonne façon d'aborder la question avec les enfants. Black Beauty se plaint certes des mauvais traitements qu'on lui fait subir, mais sans haine, ni acrimonie. Il essaie d'ailleurs toujours de garder le moral, malgré les épreuves, et l'espoir.

Et au delà de la pédagogie, c'est également une histoire très touchante et rédigée avec beaucoup d'élégance et de finesse, sans oublier une pointe de poésie et d'humour.

Un très joli conte.

Miss Pumpkin

Black Beauty, par Anna Sewell, Penguin Popular Classics, 213 pages, environ 3 €

Richard Castle, Heat Wave

Chers Amis du Potager,

Non, non, ce n'est pas une blague. Richard Castle existe : je l'ai lu.

Dans son dernier best-seller, suite à l'arrêt de la série consacrée à Derrick Storm, Rickie nous conte l'enquête menée par le détective Nikki Heat, affublée du journaliste Jameson Rook, pour résoudre le meurtre de Matthew Starr, retrouvé à l'état de crêpe en bas de son immeuble.

Bon, sachez tout d'abord qu'au delà du gag, qu'il s'agit d'un vrai polar. Bon, c'est vrai, peut-être pas le polar de l'année, mais l'intrigue est bien fichue, avec action et rebondissements de rigueur. Comme dans la série. La construction narrative est d'ailleurs assez semblable, avec la découverte rapide du suspect idéal, puis de nouveaux éléments qui obligent les enquêteurs à réviser leur jugement.

C'est d'ailleurs, d'une certaine façon, le point fort de ce livre, la comparaison permanente entre Nikki Heat et Kate Beckett, l'ambiance, les relations entre la détective et le journaliste, le jeu du chat et de la souris qui fait les beaux jours de Rickie et Kate se retrouve également dans le roman, transposé aux relations entre Nikki et Jameson.

Et relever les différences. Parce que Nikki, sans vouloir spoiler, est plus canaille que Kate. Et que c'est très amusant. Parce que Rook est aussi horripilant et craquant que Castle.

Et puis c'est Rickie. Voilà, quoi.

Moi aussi, j'ai le droit de couiner.

Miss Pumpkin

Heat Wave, par Richard Castle (en français vague de chaleur, chez City), Hyperion, 196 pages (écrites en minuscule, mais pourquoi mon dieu toujours aussi petit?), 6 € environ

Francis Scott Fitzgerald, The Diamond as big as the Ritz

Chers Amis du Potager,

Ce petit recueil de nouvelles (192 pages, écrites en petits caractères, la spécialité du Pingouin, qui sait offrir beaucoup de talent dans peu de pages) compte 5 nouvelles de l'âge du Jazz cher à Fitzgerald :

- The Diamond as big as the Ritz, sa nouvelle la plus célèbre sans doute, dans laquelle on apprend qu'il peut exister une montagne de diamant et les risques qu'il y a à le savoir.

- Bernice bobs her hair, le cruel récit de l'émancipation d'une jeune fille, abusée par sa garce de cousine, et contrainte de se couper les cheveux.

- The Ice Palace, où comment Sally Carroll, une fille du Sud, séduite par un Yankee, va découvrir le froid de l'hiver et la dureté de la glace.

- May Day, les destins croisés de jeunes gens, un premier mai, entre festivités chez les riches et désespoir des pauvres.

- The Bowl, où comment le football américain peut changer un homme.

Toutes ces nouvelles sont fort bien écrites, reflètent à merveille l'époque et ses moeurs, avec toujours cette pointe de cruauté propre à Fitzgerald. Et le style est très agréable, empreint de beaucoup d'élégance.

Si vous avez aimé les Enfants du Jazz ou Gatsby le Magnifique, n'hésitez pas !

Miss Pumpkin

The Diamond as big as the Ritz and other stories, par Francis Scott Fitzgerald (en français, un diamant gros comme le Ritz), Penguin Popular Classics, 192 pages, 3 € environ

Pamela L. Travers, Mary Poppins

Chers Amis du Potager,

Un jour, le vent d'est dépose à la porte de la famille Banks, la nounou dont rêvait Madame Banks : Mary Poppins, avec son sac en tapisserie, son parapluie et son petit chapeau.

N'ayant jamais vu le Supercalifragilisticexpialidocious film de 1964 avec Julie Andrews pour incarner Mary Poppins, j'en avais néanmoins une idée préconçue : une nounou un peu magicienne, un peu aventurière, avec beaucoup d'humour.

Et, là, à la lecture, grosse surprise : Mary Poppins est sévère, toujours à renifler sérieusement, et à rabrouer les enfants, Jane et Michael. Et ce côté coquette, qui la pousse à saisir l'opportunité de la moindre vitrine pour s'y mirer !

Pourtant, la magie est bien présente, omniprésente, même. Mary, sans en avoir l'air, sait introduire la fantaisie et le rêve. Sans jamais s'expliquer (telle une vraie lady : never explain, never complain), elle entraîne les enfants à travers le monde, à la découverte des animaux et de ses fantasques amis. Mary Poppins est celle qui sait, mais qui n'avoue jamais.

Et, malgré sa sévérité apparente, on ressent bien la tendresse qu'elle porte à ses petits protégés.

Pour tous les enfants, et tous les adultes qui n'ont pas oublié qu'ils ont été des enfants. Et il ne me reste plus qu'à filer à la médiathèque pour emprunter le DVD !

Miss Pumpkin 
Mary Poppins, par Pamela Lyndon TRAVERS, Harper Collins, 173 pages

John Buchan, the thirty-nine steps

Chers Amis du Potager,

Le Pingouin a encore frappé !

Au hasard de mes excursions à la librairie internationale de mon quartier, j'ai à nouveau pioché tous les Penguin Popular Classics qui me tombaient sous la main, dont les Trente-Neuf Marches, de Buchan.

Il s'agit d'un roman d'aventure et d'espionnage, dans lequel Richard Hannay, Anglais de retour d'Afrique du Sud qui s'ennuie à Londres, voit un soir débarquer sur son paillasson son voisin, un mystérieux Américain menacé de mort. Lequel lui révèle à grands traits une conspiration internationale destinée à anéantir la pax britania. Et Richard, qui s'ennuie décidément beaucoup, décide de le croire.

S'en suit une histoire rocambolesque, faite de cadavres maquillés et de vrais meurtres, de déguisements improbables, de fuites dans les landes écossaises (que Buchan, en bon Ecossais, sait parfaitement décrire) où Hannay est poursuivi par un petit avion (Buchan aurait-il inspiré Hitchcock pour la fameuse scène de la Mort aux Trousses? Sir Alfred a d'ailleurs adapté assez librement les trente-neufs marches), de rencontres fortuites, d'espions-sosies, d'explosion, de cellules dormantes (d'actualité, n'est-ce pas, pour un roman publié en 1915), d'accidents de voiture, et de pêche à la ligne. Si, si.

A cela s'ajoute l'énigme qui donne son titre à l'ouvrage : quelles peuvent être les 39 marches dont il est question, où peuvent-elle se trouver (l'Angleterre, c'est tout de même vaste, 131.760 km ², pour ceux que cela intéresse, hors Ecosse et Pays de Galles) et quel est leur rôle dans cette affaire ? Le brainstorming pour le découvrir, alors que le compte à rebours a déjà commencé, est d'ailleurs particulièrement brillant.

Dit comme cela, ça peut sembler un peu too much, mais ce bref récit, intense et fort bien écrit, tient en haleine de bout en bout.

Miss Pumpkin

The Thirty-nine steps (en français, les 39 marches), par John BUCHAN, Penguin Popular Classics, 103 pages (mais écrites en petits caractères), 3 € environ

Agatha Christie, le Crime d'Halloween

Chers Amis du Potager,

Halte à la friche ! Ce n'est plus avec un sécateur, mais à la tronçonneuse, qu'il va me falloir débroussailler le blog ! Shame on me !

Hum, hum, or donc, me voici de retour, avec Lady Agatha, valeur sûre s'il en est.

Le crime d'Halloween présente le grand avantage de réunir deux de mes personnages préférés : Hercule Poirot et Ariadne Oliver (dégoûtée des pommes).

La grande Ariadne, justement, assiste à une petite fête réunissant enfants et ados, au cours de laquelle des épreuves amusantes doivent divertir lesdits jeunes gens.

En préparant la fête, la jeune Joyce laisse échapper qu'elle aurait assisté à un meurtre, un vrai. Hou, la menteuse! Prête à tout pour faire son intéressante ! Sauf que voilà, à la fin de la fête, la jeune Joyce est retrouvée noyée dans la bassine où les enfants ont précédemment pêché des pommes (mais si, vous savez, une bassine pleine d'eau, avec des pommes flottant à la surface, qu'il faut "pêcher" avec les dents). Vous comprenez dès lors pourquoi Ariadne se voit dégoûtée de sa friandise favorite. Et qu'elle fasse appel, toute ébouriffée par l'émotion, à son vieil ami Hercule pour comprendre qui a pu tuer Joyce.

L'intrigue est bien ficelée, comme d'habitude. Les enfants sont omniprésents dans l'histoire, mais, malgré leur charme, on sent qu'ils ont évolués, par rapport aux histoires plus anciennes d'Agatha, où les jeunes étaient parfois fantasques, mais pas aussi sombres.

Les jardins et la création ont également une place importante, comme dans La nuit qui ne finit pas. Une sorte de thème récurrent, dans les dernières histoires de la grande dame.

Ce qui interpelle, dans ce court roman, ce sont les enfants et le jardin, qui représentent l'élément inquiétant du récit. Ce qui est plutôt à contre-courant (selon moi) : au delà de l'enfant symbole d'innocence (fable à laquelle on ne croit plus), les enfants, chez Agatha, sont souvent des chipies ou des chenapans, mais rarement l'élément angoissant, à la différence des jeunes adultes. Et le jardin est censé représenter le paysage parfait, une exceptionnelle oeuvre d'art. Et c'est justement son aboutissement total qui m'a mise mal à l'aise, à la lecture des chapitres qui s'y déroulent.

Mais c'est bien plus dynamique que le Passager pour Francfort (entre nous, ce n'était pas très difficile) et le duo Ariadne-Hercule (duo quasi-mythologique) apporte un rythme bienvenu.

Bref, de quoi passer un bon moment.

Mademoiselle Potiron

Le Crime d'Halloween (Hallowe'en Party), par Agatha Christie, Le Masque, 222 pages, 5,20 €