vendredi 2 septembre 2011

Janet Evanovitch, One for the Money

Chers Amis du Potager,

Que faire lorsque l’on n’a plus un rond en poche, que votre voiture vient d’être reprise pour défaut de paiement et qu’on vous refile en échange un tas de boue, que vous n’avez plus de meubles à mettre en gage pour payer le téléphone et que vous avez un hamster (Rex) à nourrir ?

Pour achever de planter le décor, ajouter une mère qui redoute plus que tout le célibat (pour vous) et est donc prête à organiser des dîners surprises avec vos anciens camarades d’école primaire, pour raviver la flamme (la traîtresse) et une grand-mère légèrement azimutée et du genre à mettre les deux pieds dans le plat (au sens figuré, hein !). Le tout à Trenton, New Jersey, ville au glamour discret (très discret. Infinitésimal).

Voilà, grosso modo, la situation dans laquelle se retrouve Stephanie Plum.

Sa famille n’étant pas composée que de foldingues, Steph se tourne vers son cousin Vinnie, qui gère une agence de chasseurs de prime, où elle postule vaillamment. Son expérience de vendeuse de lingerie ne rassurant pas follement ledit cousin, elle réussit malgré tout à arracher quelques contrats, visant le mirobolant contrat qui pèse sur la tête de Joe Morelli, contrat qui lui permettrait de racheter une vraie voiture et pas une épave asthmatique qui injurie chaque matin le protocole de Kyoto.

Gnark, gnark. Morelli. Le beau gosse, un peu bad boy qui avait autrefois broyé le petit cœur tout mou de Stephanie, et qu’elle avait ensuite tenté d’écraser (« mais voyons, c’était un accident ») avec une Buick. Aujourd’hui flic déclassé par une réputation de ripou. L’occasion ou jamais de lui faire payer. Gnark, gnark (je l’ai déjà dit, non ?).

Voilà pour le pitch.

Bon, alors, tout de suite, sans vouloir porter atteinte à la réputation de l’auteur, Janet Evanovitch, ce n’est pas du Balzac. Mais, en même temps, c’est plus drôle que du Balzac. Et plus rythmé. Et plus polar.

Et si la crédibilité en prend un coup, ce n’est pas très grave non plus, ce n’est pas un documentaire réalisé pour la chaîne parlementaire.

Parce que le chic de cette série (qui fait que je me procure régulièrement les tomes suivants), c’est la personnalité attachante de Stephanie, ses gaffes et boulettes, son humour (vu les circonstances, il en faut), ses joutes oratoires (et autres) avec Morelli et Ranger (son collègue chasseur de primes, sexy-man lui aussi, dans le genre hispano), ses prises de qualité (ramener un ivrogne bourré au commissariat, ce n’est pas très difficile, il faut juste prier pour qu’il ne vomisse pas dans la boîte à gants), sa grand-mère (mamie Mazur est du tonnerre), son hamster, sa propension impressionnante à détruire les voitures qui sont confiées à ses mimines, sa naïveté.

Bref, si les intrigues sont parfois assez transparentes, découvrir comment Steph va bien pouvoir se sortir du bourbier dans lequel elle s’est (encore) fourrée, apprécier ses réparties cinglantes (et les abdominaux de Morelli), c’est une façon tout à fait plaisante de passer le temps.

Et c’est moins chiant que Balzac. Pardon (en vrai j’aime bien Balzac, mais disons que les enquêtes de Miss Plum sont plus fantasques, quoi).

Et puis les titres des romans de cette série contiennent tous un chiffre, ce qui permet de les acheter dans l’ordre sans se tromper. Yi-ha !

Miss Pumpkin
One for the Money, par Janet EVANOVITCH, St. Martin's Paperback, 320 pages, environ 5 euros (pour le prix la couverture est assez moche)

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