mardi 22 novembre 2011

Ray Bradbury, Fahrenheit 451

Chers Amis du Potager, 

Ce roman est un véritable chef d’œuvre, connu de tous. En faire la critique n’est donc pas du gâteau (même si on se souvient que j’avais entamé mes posts en critiquant les Hauts de Hurle-Vent… Même pas peur…).

Guy Montag est un pompier. Mais pas un pompier qui éteint les incendies, dans un monde où les maisons sont ignifugées. Un pompier équipé d’un lance-flammes chargé de brûler les livres, objets maudits dans un monde où le visuel, et le virtuel, sont rois. Sa femme Mildred vit d’ailleurs dans une bulle perpétuelle, cultivant une illusion de bonheur.

Un soir, en rentrant du travail, encore imprégné de l’odeur de l’essence et de la flamme, Montag rencontre Clarisse, sa voisine, jeune fille étrange, ouverte aux réalités de la vie et pleine de questions. Pendant quelques jours, ils feront un bout de chemin ensemble, et les idées en l’air de Clarisse vont trouver un écho en Montag.

Il rencontre également une autre femme, chez qui il est venu brûler des livres, et qui préfère s’immoler avec eux plutôt que de voir des œuvres détruites par les pompiers.

Ce sacrifice bouleverse Montag, déjà ébranlé par la disparition de Clarisse. Et le fait peu à peu basculer de l’autre côté. Du côté des livres.

Jusqu’à la trahison.

Alors, oui, Fahrenheit 451 est un classique.

Mais quel classique !

En quelques brèves pages, Ray Bradbury réussit l’exploit de décrire, en même temps :
- Une société déboussolée et psychotique,
- De belles rencontres amicales,
- Un thriller punchy,
- Des innovations technologiques, prospectives pour Bradbury, mais aujourd’hui ancrées dans notre réalité (ce livre est vraiment prophétique),
- Une réflexion sur la condition humaine et son rapport à la culture,
- Le délitement d’une histoire d’amour,
- Une révolte,
- Une apocalypse nucléaire,
- Une mémoire vivante des livres (qui, soit dit en passant et sans vouloir spoiler, a dû inspirer largement le Livre d’Eli, film avec Denzel Washington et mon cher Gary Oldman).

Rien que ça.

Et la langue est somptueuse. Parce qu’à la tension dramatique maintenue de bout en bout, Bradbury réussit l’exploit d’écrire avec élégance et une grande beauté, pour parler des livres marquants, ou d’autres qui le sont moins mais qui n’en méritent pas moins d’exister.

Bref, pour moi, une réussite, brillante, puissante, intelligente. 

Mademoiselle Potiron
Fahrenheit 451, par Ray BRADBURY, 1953, Folio SF, 213 pages, 5,70 euros

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire