lundi 14 novembre 2011

Jaddo, Juste après dresseuse d'ours

Chers Amis du Potager,

Bon, une piqûre de rappel, pour tous ceux qui ne connaîtraient pas Jaddo, l’excellente dresseuse d’ours, accessoirement médecin généraliste et bloggeuse impénitente (et pour savoir pourquoi Dresseuse d’Ours, il va falloir lire le livre, na).

Un recueil de ses meilleurs billets s’est échappé du monde virtuel pour se matérialiser sous la forme d’un ouvrage disponible dans n’importe quelle (bonne) librairie.

Alors je vous entends déjà : « ouais, nan, mais les toubibs, on les connaît, déjà qu’ils écrivent avec leurs pieds qu’on a inventé le traitement de texte rien que pour les ordonnances. Et puis les malades, c’est pas glamour. Et puis j’ai peur des piqûres. Et du sang. Et du vomi aussi ».

Ta-ta-ta. Bande de mauvaises langues.

D’abord, Jaddo a un véritable talent pour l’écriture. Ses billets alternent savamment entre un humour salvateur et une émotion vraie. Et qu’un médecin capable en quelques phrases bien senties de vous faire hurler de rire ou verser une larme, c’est rare et précieux.

Alors bien sûr, les situations qui sont commentées ne se déroulent pas toutes dans le délicieux monde des bisounours. Il y a des coups de gueule, de vraies colères, des larmes authentiques. Mais il y a aussi les patients qui font rire, ceux qui épuisent les patiences les mieux disposées (parce que s’il faut de la patience pour être patient, il en faut aussi pour être médecin), les bizarres mais sympathiques, les bizarres mais inquiétants, les obéissants, les rebelles, les pas de bol.

Malgré les agaceries quotidiennes, c’est la profonde humanité de cette profession en voie d’extinction que nous conte Jaddo, sa tendresse pour ses patients.

Les difficultés du quotidiens sont aussi bien présentes (ah, l’urssaf… grrrrr, l’urssaf… pardon, je m’égare), avec les incertitudes diagnostiques, l’arrogance des grands pontes, l’inhumanité des soignants, les rigolades orthopédiques, l’incompréhensible dermatologie et les petites résistances.

Parce que Jaddo appartient à une nouvelle génération de médecins, pour qui le patient est un patient avant d’être une accumulation de symptômes, parce que votre propre médecin traitant vous remerciera si cette lecture change votre regard sur sa profession, parce que c’est drôle (les petites phrases glissées en tête de billet sont hilarantes), parce que Martin Winckler (pour les connaisseurs) a rédigé la préface, parce que Boulet (pour les connaisseurs idem) a dessiné la couverture.

Jaddo et ses couettes ne vous sauveront peut-être pas la vie, mais elles peuvent vous la faire voir différemment.

PS : à noter que, tout en préservant son anonymat bloggesque, Jaddo s’est démenée comme une belle diablesse pour dédicacer ses œuvres. Avec efficacité. Chapeau bas !

Mademoiselle Potiron

Juste après dresseuse d'ours, par JADDO, 2011, Fleuve Noir Docs, 292 pages, 14,90 euros

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