lundi 30 août 2010

Emily Brontë, les Hauts de Hurle-Vent

Chers amateurs du Potager,

Voilà, moi, Mademoiselle Potiron, j'ai un aveu à faire. Un aveu suicidaire (puisse Madame Groseille me pardonner) : les Hauts de Hurle-Vent, chef d'oeuvre s'il en est de la littérature anglaise, ben, ça m'a énervée. Pas ennuyée, non, quoique j'ai trouvé le début un peu pesant, mais agacée, ulcérée, argh-ée.

Si l'intention d'Emily Brontë était de décrire une bande de grands enfants, tous aussi frapadingues les uns que les autres, c'est réussi (à mon sens, mais bon, je n'ai pas le sens commun). Si l'histoire est séduisante, j'ai trouvé que les personnages étaient tous (quoiqu'à des degrés différents) insupportables. Hélas. La passion dévorante n'excusant pas tout, j'ai eu du mal avec les colères de Catherine "senior" (non, mais franchement, se rouler par terre en hurlant, taper du pied et mordre les coussins de rage, à presque 20 ans, c'est abuser). Heathcliff est un pervers acariâtre, Isabelle est une nouille et Edgar un mou du genou comme c'est pas permis (heureusement qu'il se rattrape un peu dans son rôle de père, touchant). Et je n'aborderai même pas la question de Linton, sans quoi je vais m'énerver (encore) et ça pourrait faire fuir les quelques courageux qui sont arrivés jusqu'ici. Même Hélène, pourtant la plus raisonnable des personnages principaux, est infantilisée par sa condition de servante-gouvernante-femme de charge-bonne à tout faire. J'avoue avoir eu l'impression (désagréable) de me retrouver dans un épisode de Supernanny.

Cathy "junior" m'a davantage séduite, peut-être parce que ces rébellions, à la différence de celles de sa mère, sont constructives, au lieu d'être destructrices. De la même façon que l'orgueil de Hareton, qui au départ était plutôt un handicap, s'est révélé au final un atout. C'est ce fossé entre la "jeune génération" (Linton excepté) et la "vieille génération" que j'ai trouvé le plus intéressant. je les ai trouvés bien plus adultes que leurs prédécesseurs.

Ah! Et j'ai aimé la fin (le côté mystique m'a fait bien rire). J'assume parfaitement ce côté guimauve.

En bref, deux diagnostics : soit je suis une inculte abrutie obtuse qui ne comprend rien à la littérature anglaise, soit je suis passée à côté du livre.

Ou alors Emily Brontë l'a écrit en espérant faire bisquer ses lecteurs. Mais là, je fantasme.


Mademoiselle Potiron

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