dimanche 1 janvier 2012

Un peu de tout...

Chers Amis du Potager,

Un petit florilège, parce que tous ces livres (pourtant très bien) ne nécessitent pas un post chacun. Petit tir groupé, donc.
 
L’Anthologie de l’humour noir, d’André Breton, est, comme son nom l’indique, une anthologie. De l’humour noir. De Swift à Duprey, en passant par Quincey, Villiers de l’Isle-Adam (un de mes chouchous), Poe (un autre de mes chouchous), Picasso, Dali, Allais, Picabia, Lautréamont (pour le coup, les Chants de Maldoror dans ma PAL m’effraient de plus en plus), Prévert et plein d’autres.

Certains surréalistes n’ont sans doute pas eu la postérité espérée, mais cette petite erreur de casting mise à part, cela reste une anthologie de grande qualité, où la plupart des grands maîtres à penser de l’humour grinçant sont représentés dans leurs meilleures œuvres. Chaque auteur est présenté par une courte notice qui introduit judicieusement les textes choisis, assez brefs.

C’est donc un plaisir, avant de sombrer dans les bras de Morphée, même les soirs où l’appel de l’oreiller se fait pressant, d’en lire quelques pages.

De la même façon, Connaissez-vous Paris ? de Raymond Queneau est un opuscule à grignoter jour après jour. Comme les lecteurs de l’Intransigeant, journal dans lequel, de 1936 à 1938, Raymond Queneau distillait ses questions sur Paris, à raison de trois par jour. Les réponses étaient publiées dans les éditions suivantes.

Ces entrefilets eurent un succès considérable, et permirent à leur auteur (pour entretenir le lecteur) de fureter dans les moindres recoins de la capitale, au détour de la plus vieille église, de la ruelle la plus étroite, de la maison natale d’untel ou de la maison mortuaire (oui, je sais, j’innove langagièrement) d’unetelle.

Pour garantir le côté ludique (ou pour briller dans les salons), les questions figurent sur les pages impaires, les réponses au verso. Tricheurs s’abstenir.

Il faut aimer cette littérature parcellaire, mais c’est une occasion très agréable de voyager dans Paris. Presque un livre à consulter en flânant, pour admirer les façades y sont référencées, les bornes et vestiges qu’on ne remarque plus, pour se délecter des anecdotes in situ.
 
Toujours de Raymond Queneau (parce que depuis ma lecture de Zazie dans le métro, j’aime bien Raymond Queneau), et parce que ce roman fait écho à Pas d’orchidées pour Miss Blandish, je vous conseille On est toujours trop bon avec les femmes.

Le lundi de Pâques 1916, à Dublin, des indépendantistes irlandais se décident à se révolter. Pour que l’insurrection porte ses fruits, les bâtiments publics sont envahis. Dont le bureau de poste situé à l’angle d’Eden Quay et de Sackville Street, qui est pris par sept rebelles. Ces derniers vident les lieux de tous ses occupants, trucident le directeur du bureau de poste, et s’emploient à fortifier les lieux pour soutenir le siège que l’armée britannique ne manquera pas de tenir.

Seulement voilà, derrière la porte marquée Ladies, se trouve Gertie Girdle, une jeune Anglaise pas vraiment farouche qui va bien leur donner du fil à retordre. Parce que les Irlandais veulent se conduire en gentlemen pour que leur révolte ne soit pas tachée par le sceau de l’infamie, mais que la prisonnière politique à des idées bien arrêtées sur la façon dont les choses doivent se dérouler.

Comme toujours chez Queneau, c’est sarcastique, drôle, irrévérencieux (ça a même été censuré, c’est vous dire) et on prend un grand plaisir à le lire.

Voilà. Quelques idées où piocher pour bien commencer l’année, avec un peu d’humour. 

Mademoiselle Potiron

Anthologie de l'humour noir, par André BRETON, Livre de Poche 444 pages, 7,50 euros
Connaissez-vous Paris ?, par Raymond QUENEAU, Folio 173 pages, 4,60 euros
On est toujours trop bon avec les femmes, par Raymon QUENEAU, Folio 221 pages, 5,70 pages

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