Chers Amis du Potager,
L’Atlantide est vanté par sa quatrième de couverture comme un ouvrage merveilleusement haletant, captivant et bourré d’aventures.
Mouais.
En réalité ce court roman mérite surtout la palme du récit dans le récit dans le récit (le narrateur, le lieutenant Ferrières envoie une lettre à un ami, à laquelle est jointe l’histoire dans laquelle reprend les dires d’un autre officier, le Capitaine Saint-Ange [non mais quel nom...]), et la palme du récit « à propos duquel on imaginait des tas de choses, et que finalement non ».
Parce que moi, naïvement, quand on me dit Atlantide, je pense Platon, Blake et Mortimer, Wonderwoman, éventuellement Patrick Duffy et Astérix. En clair, la légendaire citée sous-marine.
Sauf que non. En réalité, petits ignares, quitte à spoiler, sachez que l’Atlantide se dresse au beau milieu du Sahara, dans les monts du Hoggar. Ou du moins s’y trouvait à la glorieuse époque de l’Algérie française. Sans rire, hein.
Et que la reine des Atlantes est en réalité une sorte de pétasse libidineuse qui fait des folies de son corps avec tout mâle tombé dans ses filets (les niais sont immédiatement ensorcelé par son charme ravageur, même les plus « moi, madame, je représente l’honneur de l’armée française »). Car c’est bien connu, les mâles sont incapables de réfléchir autrement que par leurs organes reproducteurs. Avant de se faire gentiment couper la tête par la perverse assassine lassée de leurs caresses. Mais comme ils ont connu l'extase, peu leur importe.
En plus d’être misérablement niais, ce point de départ est en plus insultant. Qu’une femme ne puisse être qu’une séductrice roulant des hanches, n’ayant trouvé d’autres moyens d’asseoir son pouvoir que de trucider ses amants comme la première araignée venue, je trouve ça passablement moyen (même si c’est bien dans l’esprit de l’époque, le roman date du début du XXe siècle), et qu’un homme ne soit qu’une bête qui perd la tête pour avoir vu un morceau de sein, ça me dérange aussi.
Et pardon pour l’érotisme tant vanté de cette « amazone » (pourtant fort mamelue), mais même le récit manque singulièrement d’enthousiasme. Sans compter les digressions à longueur de chapitres entiers, qui n’apportent strictement rien à l’affaire.
Bref, hormis la jeune figure de la petite servante noire, sympathique et sautillante, et ses jeux avec le guépard, on s’y ennuie ferme…
Reste les descriptions du désert algérien, pleines de poésie, faites par un Pierre Benoit réactionnaire mais qui connaissait bien les lieux.
Et l’avertissement formel que la laitue, c’est dangereux. Toujours sans rire.
Mademoiselle Potiron
L'Atlantide, par Pierre BENOIT, Livre de Poche 224 pages, 4,50 euros
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