samedi 18 février 2012

Redmond O'Hanlon, Help !


Chers Amis du Potager,

Souvenez-vous. Nous avions quitté Redmond O’Hanlon au cœur de la jungle de Bornéo, après une expédition à la recherche du rhinocéros de Sumatra, en compagnie du poète James Fenton.

Quelques années plus tard, une nouvelle fois saisi par la bougeotte, Redmond décide de tenter un voyage en pirogue dans la forêt amazonienne vénézuélienne, sur les traces de Richard Spruce et d’Alexander von Humboldt.

Après avoir renouvelé le contenu de son Bergen grâce à un petit séjour chez ses potes des SAS, Redmond se met en quête d’un compagnon de route. James Fenton refuse tout net (Bornéo lui a suffit), ses autres camarades déclinent également, ayant tous des choses plus intéressantes à faire (aller chez le dentiste, par exemple).

Redmond se rabat donc sur Simon Stockton, pur produit de la culture urbaine londonienne, photographe, pote de Martin Amis, amateur de jolies filles, ancien directeur de boîte de nuit et co-gérant du Kensington Sovereign Casino, dont le langage fleuri devrait s’accorder à merveilles avec la luxuriance sud-américaine (tu parles…). Le pauvre garçon, dans un moment d’égarement (découvrir son moi intérieur, toussa, toussa) accepte donc d’accompagner dans son aventure celui qu’il surnomme affectueusement Dodu.

Direction Caracas, donc, où Charlie Brewer-Carias, célèbre naturaliste et explorateur, concocte pour Redmond un itinéraire au poil, lui fournit une équipe sûre, basée à San Carlos de Rio Negro, des conseils logistiques, ainsi qu’un couteau multi-usage, à côté duquel le couteau suisse fait figure de simple cure-dent.

Comme toujours avec Redmond, l’expédition se révèle haute en couleurs, que celles-ci proviennent des plumes chatoyantes des oiseaux, des orchidées ou des bottes jaune poussin portées par Pablo.

La nature est à la fois hostile et envoûtante, abordée avec un flegme tout britannique (dans les mauvais moments) et un enthousiasme bondissant (dans les bons moments) par notre héros, au grand désespoir de Simon qui, lui, ne comprend toujours pas ce qu’il est venu faire dans cette galère.

L’aboutissement de cette quête, c’est la découverte des authentiques Yanomami, peuplade primitive, dont les mœurs sont réputées violentes à souhait. Les compères de Redmond, d’ailleurs, malgré leur posture de machos sans peur et sans reproche, en prend un léger coup, à cette perspective, et il faudra toute la détermination de l’orgueil blessé de Chimo pour que la rencontre ait enfin lieu.

Inutile de préciser que nos aventuriers ne finiront pas en pâtée pour aligator, mais que la soumission aux coutumes Yanomami vous décolle malgré tout la pulpe du fond. Redmond en fera l’halucinante (au sens propre) expérience.

Une fois encore, Redmond allie les découvertes naturalistes à l’aventure humaine. Pour ne rien dire de son humour anglais omniprésent, qui donne un côté picaresque à ces pérégrinations érudites et croquignolesques.

Mademoiselle Potiron

Help ! ma croisière en Amazonie (In trouble again), par Redmond O’HANLON, Petite Bibliothèque Payot 1988, 433 pages, 10,40 euros

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