vendredi 25 février 2011

Maxence Fermine, Neige

Chers Amis du Potager, 

Neige est un très court récit, celui d'un jeune homme, Yuko, qui refuse de se plier à la tradition qui ne lui offre qu'une alternative : devenir prêtre ou samouraï.

Car Yuko n'aime qu'une seule chose : la neige, qu'il décline au fil de poèmes hivernaux, où la blancheur est reine. A raison de 77 haïkus par hiver. Poète saisonnier, quoi.

Impressionné par son talent, le poète officiel de la Cour Impériale, lui reproche malgré tout le manque de couleur de ses poèmes. Comment sortir du blanc de la neige ? En allant voir le poète Soseki, en le suppliant de devenir son maître et de lui enseigner la peinture des couleurs.

Notre héros part donc en quête du Maître, fait en chemin une étrange rencontre, avant de découvrir l'histoire de Soseki l'aveugle. Car, oui, le maître de la couleur vit dans l'obscurité.

Et c'est là que le potiron dit non. Et c'est là que le potiron s'énerve, et devient Potirhulk. Le récit est peut-être charmant, délicat, d'une jolie écriture, mais là franchement, non. Il y en a marre des auteurs qui s'imaginent que pour faire japonais, il faut faire zen, et que pour faire zen, il faut faire dans l'oxymore. On est dans le prévisible, un japonisme archi-convenu, qui vire à la caricature. 

De belles images, certes, et Maxence Fermine était sans doute sincère dans son propos, mais finalement, du moins pour moi, une insulte à la richesse de la littérature japonaise. Même en s'en tenant à la seule neige, Bashô (dont je conseille vivement le recueil "Friches") n'aurait pas cousu un haïku avec un tel fil blanc.

Dommage.

Mademoiselle Potiron (qui décidément a beaucoup de mal avec la littérature française...)

Neige, par Maxence FERMINE, Points 96 pages (clairsemées), 4,50 euros

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