samedi 22 janvier 2011

Kamo no Chômei, Notes de ma cabane de moine / Notes sans titre

Chers Amis du Potager, 

Les éditions Le Bruit du Temps éditent de charmants ouvrages, peu diffusés, qu'ils soient d'auteurs connus (comme Virginia Woolf) ou d'auteurs plus confidentiels (comme ici, Kamo no Chômei).

Né en 1155 d'un prêtre de la cour impériale du Japon, Kamo no Chômei va fréquenter la noblesse nippone de l'époque avant de se retirer dans un ermitage fabriqué de ses mains. Il y vivra comme moine bouddhiste pendant les huit dernières années de sa vie (il est mort en 1216).

Réflexions que lui a inspiré sa retraite, les Notes de ma cabane de moine sont un court récit, très poétique, où Kamo no Chômei, après avoir relaté les malheurs (pour la plupart climatiques et sismiques) ayant frappé la société contemporaine, qui a ravagé les magnifiques demeures de Kyoto, nous conte le bonheur qu'il éprouve dans sa petite cabane, perdue dans la montagne. Le calme et la beauté d'un paysage suffisent à son bonheur, loin de l'agitation de la cour, pour composer cet hymne du détachement (jusqu'à quel point?), plein de tendresse et de poésie.

A la même époque, alors qu'il était déjà retiré, Kamo no Chômei composa également un traité de poésie, intitulé Notes sans titre (propos sur les poètes et la poésie).

Richement illustré de poèmes classiques et modernes (pour l'époque), qui ont l'avantage d'être traduit pour le sens et de figurer en version original pour leur musicalité, ce petit ouvrage traite à la fois de la théorie poétique japonaise et critique (de façon constructive) les oeuvres de ses confrères (Kamo no Chômei était également un poète réputé), tout en émaillant son discours d'anecdotes. 

Au fil des pages transparaît un art délicat et difficile, fait de contraintes stylistiques, culturelles et contextuelles, mais d'une remarquable élégance.

Voilà de quoi me donner envie de me replonger dans la poésie japonaise (Bashô me voilà!).

Mademoiselle Potiron

Notes de ma cabane de moine et Notes sans titre, par Kamo no Chômei, éditions Le Bruit du Temps, 77 et 216 pages, 11 euros et 15 euros

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