Chers Amis du Potager,
Encore divers ouvrages. C’est parti pour le numéro 4 !
Cible mouvante, de Ross MacDonald : polar old school, avec
détective privé comme on n’en voit plus depuis les années 50. Lew Archer
enquête sur la disparition d’une grosse légume à tendance ésotérique. Ça
vous a un goût de Grand sommeil, mais ça manque de Raymond Chandler pour être
brillant. Sympathique, mais prévisible. Trop prévisible. Le méchant a le mot
« coupable » qui brille en lettres de feu sur son front dès la moitié
du livre. Ballot. Gallmeister, coll.
Totem, 288 pages, 10 euros.
Adieu Gloria, de Megan Abbott : une jeune
comptable-dactylo maquille les comptes de ses petits escrocs d’employeurs. Sa
vie prend une autre tournure quand elle est engagée par Gloria Denton, reine du
crime au glamour hitchcockien. Notre héroïne prend du galon, brasse les
billets, passe ses journées à l’hippodrome. Elle a tout pour prendre
efficacement la relève. Jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse. L’idiote. Polar
contemporain qui sait bien rendre l’ambiance gangster des années 50, portrait
d’une femme forte dans un monde d’hommes, ce court roman de très bonne facture
est franchement addictif. Livre de Poche,
240 pages, 6.10 euros.
The Mummy Case, d’Elizabeth Peters : Amelia et Emerson
entame une nouvelle campagne de fouilles en Egypte, accompagnés de Ramses et de
Bastet. Malheureusement, suite une brouille avec le directeur des fouilles,
Emerson se voit attribué un site sans intérêt, et surtout sans la moindre
pyramide. Je vous laisse imaginer son humeur. Surtout quand le village voisin
est le lieu de prédication favori d’un évangéliste américain sûr de lui, que le
baby-sitter de Ramses s’éprend de la sœur dudit prédicateur et entreprend de
lire la bible. Sans compter que la malédiction rôde. Sinon ce n’est pas drôle.
Cocktail d’aventures, d’humour et d’amour, ce roman est d’autant plus plaisant
que les personnalités de Ramses et de Bastet ajoutent un surplus de vivacité et
d’imprévu. Robinson, 360 pages, £7.90.
Naked Heat, de Richard Castle (hiiiiiiii !!!!!) : une
journaliste à scandales a été assassinée de façon assez atroce. Bon. Si l’on
considère son boulot, elle l’a bien cherché. Sauf que Nikki Heat retrouve
Jameson Rook sur les lieux, attablée dans la cuisine de la maison du crime.
Toujours aussi jubilatoire, si l’on retrouve des astuces utilisées dans la
série (mais Rickie ne s’inspire-t-il pas des enquêtes de Beckett pour son
œuvre ?), c’est avec la délectation d’un chat devant une assiette de crème
double du Devon. L’enquête n’est (soyons objectifs) pas extraordinaire, mais le
duo Heat-Rook fonctionne à merveille (dans les agaceries comme dans la
séduction). Bref, comme je le disais en préambule :
hiiiiiiiii !!!!!!! Hyperion, 320
pages, $13.99.
Soulless, de Gail Carriger : amis de la steampunk,
bonjour ! Dans une Angleterre victorienne où vampires et loups-garous
vivent au grand jour, Alexia Tarabotti, née sans âme, est une vieille fille
douée : à son contact, les êtres surnaturels perdent leurs pouvoirs
(bye-bye les canines et les poils). Et c’est à cette charmante entêtée qu’un
vampire va sauter à la gorge au cours d’un bal. Shocking. Pourquoi un tel
manque de savoir-vivre ? Lord Maccon, loup-garou en chef, proche
conseiller de la reine et sexy-man (quand il n’hurle pas à la lune) va devoir
enquêter que l’affaire, après avoir renvoyé Alexia chez sa môman. Ce que la
demoiselle n’apprécie pas. C’est drôle, bien fichu, plutôt bien écrit, les
personnages secondaires sont hilarants, ça castagne (en corset et à grands
coups d’ombrelle) et ça joue à « embrasse-moi idiot » entre Alexia et
le lord. Peut-être pas aussi philosophique que Schopenhauer, mais assurément
bien plus marrant. Et comme il s’agit d’une série en 5 tomes, on peut faire
durer le plaisir. Orbit, 291 pages,
£7.99.
A bientôt pour la suite !
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