samedi 3 novembre 2012

Pot-pourri...# 4


Chers Amis du Potager,

Encore divers ouvrages. C’est parti pour le numéro 4 !

Cible mouvante, de Ross MacDonald : polar old school, avec détective privé comme on n’en voit plus depuis les années 50. Lew Archer enquête sur la disparition d’une grosse légume à tendance ésotérique. Ça vous a un goût de Grand sommeil, mais ça manque de Raymond Chandler pour être brillant. Sympathique, mais prévisible. Trop prévisible. Le méchant a le mot « coupable » qui brille en lettres de feu sur son front dès la moitié du livre. Ballot. Gallmeister, coll. Totem, 288 pages, 10 euros.

Adieu Gloria, de Megan Abbott : une jeune comptable-dactylo maquille les comptes de ses petits escrocs d’employeurs. Sa vie prend une autre tournure quand elle est engagée par Gloria Denton, reine du crime au glamour hitchcockien. Notre héroïne prend du galon, brasse les billets, passe ses journées à l’hippodrome. Elle a tout pour prendre efficacement la relève. Jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse. L’idiote. Polar contemporain qui sait bien rendre l’ambiance gangster des années 50, portrait d’une femme forte dans un monde d’hommes, ce court roman de très bonne facture est franchement addictif. Livre de Poche, 240 pages, 6.10 euros.
 
The Mummy Case, d’Elizabeth Peters : Amelia et Emerson entame une nouvelle campagne de fouilles en Egypte, accompagnés de Ramses et de Bastet. Malheureusement, suite une brouille avec le directeur des fouilles, Emerson se voit attribué un site sans intérêt, et surtout sans la moindre pyramide. Je vous laisse imaginer son humeur. Surtout quand le village voisin est le lieu de prédication favori d’un évangéliste américain sûr de lui, que le baby-sitter de Ramses s’éprend de la sœur dudit prédicateur et entreprend de lire la bible. Sans compter que la malédiction rôde. Sinon ce n’est pas drôle. Cocktail d’aventures, d’humour et d’amour, ce roman est d’autant plus plaisant que les personnalités de Ramses et de Bastet ajoutent un surplus de vivacité et d’imprévu. Robinson, 360 pages, £7.90.

Naked Heat, de Richard Castle (hiiiiiiii !!!!!) : une journaliste à scandales a été assassinée de façon assez atroce. Bon. Si l’on considère son boulot, elle l’a bien cherché. Sauf que Nikki Heat retrouve Jameson Rook sur les lieux, attablée dans la cuisine de la maison du crime. Toujours aussi jubilatoire, si l’on retrouve des astuces utilisées dans la série (mais Rickie ne s’inspire-t-il pas des enquêtes de Beckett pour son œuvre ?), c’est avec la délectation d’un chat devant une assiette de crème double du Devon. L’enquête n’est (soyons objectifs) pas extraordinaire, mais le duo Heat-Rook fonctionne à merveille (dans les agaceries comme dans la séduction). Bref, comme je le disais en préambule : hiiiiiiiii !!!!!!! Hyperion, 320 pages, $13.99.

Soulless, de Gail Carriger : amis de la steampunk, bonjour ! Dans une Angleterre victorienne où vampires et loups-garous vivent au grand jour, Alexia Tarabotti, née sans âme, est une vieille fille douée : à son contact, les êtres surnaturels perdent leurs pouvoirs (bye-bye les canines et les poils). Et c’est à cette charmante entêtée qu’un vampire va sauter à la gorge au cours d’un bal. Shocking. Pourquoi un tel manque de savoir-vivre ? Lord Maccon, loup-garou en chef, proche conseiller de la reine et sexy-man (quand il n’hurle pas à la lune) va devoir enquêter que l’affaire, après avoir renvoyé Alexia chez sa môman. Ce que la demoiselle n’apprécie pas. C’est drôle, bien fichu, plutôt bien écrit, les personnages secondaires sont hilarants, ça castagne (en corset et à grands coups d’ombrelle) et ça joue à « embrasse-moi idiot » entre Alexia et le lord. Peut-être pas aussi philosophique que Schopenhauer, mais assurément bien plus marrant. Et comme il s’agit d’une série en 5 tomes, on peut faire durer le plaisir. Orbit, 291 pages, £7.99.

A bientôt pour la suite !

Mademoiselle Potiron

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