Il y a
quelques mois, je vous avais fait part de ma découverte enthousiaste d’Une brève histoire du temps, de Stephen Hawking.
Parce que l’astrophysique fait mon bonheur (que
voulez-vous, je ne peux quand même pas n’avoir que les vernis OPI pour
passion), et que servir la science fait ma joie, j’ai donc consulté Olivier,
qui s’occupe du rayon sciences (de la nature et humaines) chez… Quai des Brumes
(bravo pour ceux qui suivent ; je rappelle que je ne suis pas payée pour
leur faire de la pub, mais tout simplement qu’un bon libraire, ça se respecte).
Olivier, donc, m’a surprise en plein quart d’heure
Marie Curie, et m’a déniché ce Discours sur l’origine de l’univers,
d’Etienne Klein, dont j’ignorais tout. Frétillante de joie telle un jack russel
devant sa laisse à l’heure de la promenade, je me suis illico penchée sur cet
opuscule aussi distrayant qu’instructif.
Etienne Klein, qui n’est pas un perdreau de
l’année, mais a travaillé pour le CEA, le CERN, au Laboratoire des recherches
sur les Sciences de la Matière, a enseigné à Centrale, remonte le cours du temps. Non pas jusqu’au
Big Bang, qui n’a sans doute jamais existé en tant tel (une singularité
clairement identifiable dans le cours du temps et de l’espace, un point zéro
défini), mais jusqu’au mur de Planck, quelques instants avant, qu’il tente
ensuite d’escalader.
A l’aide de diverses théories qui ont toutes tenté
d’unifier la théorie de la gravitation avec les lois quantiques et les trois
autres forces de l’univers que sont l’interaction nucléaire faible,
l’interaction nucléaire forte et la force électromagnétique, il évoque les
divers résultats auxquels ces théories aboutissent.
Et c’est fascinant. Multivers, branes ouvrant la
voie aux mondes parallèles (puisque notre univers est après-tout plat comme une
limande), rebond, expansion, énergie du vide, super-cordes, boson de Higgs (la it-particule) chacune de ces théories ouvre
la porte à d’autres questions. L’univers s’est-il auto-généré ou un élément
extérieur a-t-il mis le feu aux poudres il y a 13,7 milliards d’années ? Y
avait-il quelque chose d’autre avant ? Ou ailleurs ? Et pourquoi y
a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Bref, un monde sans fin de questionnements, fascinant
et ultra-stimulant intellectuellement, même si l’astrophysique est une science
éminemment mathématique et que les maths vous donnent de l’urticaire.
Parce qu’en plus, à l’instar de Stephen Hawking,
aucune équation (l’hyper-populaire E = mc² n’est qu’à peine effleurée dans une
note de bas de page) ne vient hérisser le discours de ses incompréhensibles
symboles.
L’écriture est d’ailleurs particulièrement
plaisante, et il est à espérer que certains littérateurs prendront exemple sur
ce texte scientifique pour améliorer leurs tournures de style. D’autant que
pour un sujet aussi velu que celui-là, Etienne Klein a pris soin d’égayer son
propos de comparaisons humoristiques. Et d’interpellation du lecteur, destinées
à s’assurer que son attention est toujours là, voire de l’aider à raccrocher
les wagons de la science.
Bref, de quoi calmer les palpitations de tous ceux
qui, comme moi, ont cru halluciner quand les frères Bogdanov ont gentiment
expliqué au présent (de narration) de l’indicatif, à la télé,
tout ce qui s’était passé AVANT le Big Bang. Si, si. Parce qu’ils y étaient,
hein. J’émets d’ailleurs l’hypothèse que leur charmant visage ne soit pas l’œuvre
d’un chirurgien esthétique parkinsonien, mais d’une décompression spatiale
(oui, oui, comme dans l’épisode x-Files de Castle, pour ceux qui sont
intéressés, voir saison 3, épisode 9, parce que la vérité est chez Ricky et non
je ne suis pas obsessionnelle).
Mademoiselle Potiron
Discours sur
l’origine de l’univers, par Etienne KLEIN, Flammarion, collection Champs
Sciences, 182 pages à dévorer, 6 euros d’intelligence
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