Chers Amis du Potager,
Voici encore une petite liste d’ouvrages lus (et appréciés), mais
auxquels, au vu de mon retard, j’ai la flemme de consacrer un article
particuliers. Tir groupé # 2, donc.
L’Incendie, de Tarjei Vesaas : un livre étrange,
incontestablement. Jon, jeune homme fraichement arrivé en ville, suite à un
coup de téléphone, se met à arpenter les alentours, au gré de rencontres
fantastiques avec des archétypes (la jeune fille, le scieur, le gamin, la vieille).
Décousu au premier abord, le récit se fait onirique dès que l’on accepte son
étrange côté surréaliste. Intense, mais vraiment étrange. Du coup, si quelqu’un
l’a lu, je ne suis pas contre un débriefing, parce que je n’exclus pas d’être passée
à côté de quelque chose… Editions La
Barque/l’œil d’or, 231 pages, 17€.
Confessions d’une radine, de Catherine Cusset : où comment
l’avarice, assumée, peut enrichir ou pourrir la vie d’une femme. Drôle et
effrayant à la fois. A noter que cet ouvrage était offert par les éditions
Folio pour l’achat de deux titres. Le message subliminal me semble
particulièrement clair… Folio, 160 pages,
4.80 euros.
Rosa Candida, d’Audur Ava Olafsdottir : parce qu’on n’a
pas toujours l’occasion de lire des romans islandais, voici un roman un peu
guimauve quand même mais sympathique. Le héros part restaurer le jardin d’un
monastère perdu (Pyrénées ? Italie ?) avec dans ses bagages des
boutures de Rosa Candida. Un frère « différent », un père veuf à
tendance « papa poule », une petite copine judicieusement mise
enceinte et la blondinette fruit de ces amours en font définitivement un roman
sentimental qui aurait pu basculer dans le niais, n’était la présence
attachante des frères du monastère et la beauté rassérénante de son jardin. Zulma, 336 pages, 20.30 euros.
Tu, mio, d’Erri De Luca : avec un titre pareil, je
m’attendais à du sirupeux. Sauf que non. Dans l’Italie des années 50, Harry
passe ses vacances sur l’île d’Ischia. Y rencontre Caia, jeune fille
mystérieuse dont il va vite tomber amoureux. Voilà qui promet, n’est-ce
pas ? Sauf que Caia cache un secret et que sa relation avec Harry ne sera
pas aussi prévisible que ce début de saga de l’été pouvait promettre. A part
quelques passages un peu grandiloquents, c’est une très belle histoire d’amour
filial et une réflexion sur le deuil. Pas mal, donc. Folio, 140 pages, 4.80 euros.
Svastika, de Junichiro Tanizaki : rien de
national-socialiste dans ce roman, où le symbole hindo-bouddhiste fait
référence à la relation des 4 personnages principaux. Une rumeur prétend que
deux élèves d’une école d’art, Sonoko et Mitsuko, entretiennent une relation
saphique. Simple rumeur, mais qui va rapprocher les deux jeunes femmes. Bientôt
la jalousie va également s’en mêler, avec Kotaro, le mari de Sonoko, et Eijiro,
le fiancé de Mitsuko. Quand la romance vire à l’obsession paranoïaque et à la
perversion… Très représentatif de l’œuvre de Tanizaki (qui n’est pas un auteur
grec et n’a donc rien à voir avec le tzaziki). Folio, 256 pages, 7.50 euros.
Pastorales de guerre, de Stéphane Emond : la guerre
(principalement 14-18) est l’héroïne de ces courtes nouvelles qui se déroulent
presque toutes dans l’Argonne, ravagée par les tranchées et les obus. Sans se
départir de sa poésie et de son lien profond au terroir, l’auteur nous conte
des aventures individuelles, insignifiantes et pourtant indispensables. Editions le Temps qu’il fait, 94 pages, 8
euros.
Voilà de quoi vous occuper un brin, en attendant que le blog reprenne
le cours normal de ses activités.
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