Chers Amis du Potager,
Enfin de la joie, du bonheur, de l'enthousiasme !
Après deux posts "mouaifs", laissez-moi vous crier (encore) mon admiration pour Margery Allingham.
Ah! Bert, Bertie, Bertounet! Bref, ce cher Albert Campion, de retour pour résoudre l'énigme de la mort de 2 petits vieux farfelus, frère et soeur d'autres vieux toqués, désargentés quoique cultivés, qui vivaient (et vivent encore pour les 3 survivants) dans leur ancien manoir familial, revendu à une ancienne actrice à la cuisse légère, qui joue les dames patronnesses et les hébergent quasi gratis pro deo.
Et comme Albert connaît ladite Rose, le voilà transformé en neveu de comédie, pour enquêter en douce. On découvre également le beau-frère de Lugg, le majordome d'Albert, en la personne d'un entrepreneur de pompes funèbres des plus suspects, détesté comme de juste par l'ancien cambrioleur.
Comme d'habitude avec Albert, à la qualité du scénario s'ajoute une bonne tranche d'humour, une grande élégance d'écriture, des personnages pas piqués des vers, des situations tordantes, mais qui paraissent parfaitement logiques dans la continuité du texte.
A noter, des citations exceptionnelles :
"- Les renseignements que j'ai réussi à soutirer à Rose, à force d'insister. Mr Edward la payait trois livres par semaine, blanchissage compris. Miss Evadne paie la même somme maintenant, en pension complète. Mr Lawrence verse deux livres pour la demi-pension. Ce qui veut dire la totale parce qu'elle ne supporte pas de laisse les gens l'estomac vide. Miss Clytie paye vingt shillings, car c'est tout ce qu'elle a, la pauvre gosse. Pas de déjeuner. Miss Jessica donne 5 shillings [...]. Elle pourrait tous les mettre à la porte, bien entendu, mais je crois qu'elle les aime bien. Elle trouve qu'ils sortent de l'ordinaire et qu'ils ont la classe... C'est un peu comme si elle élevait des kangourous.- Des kangourous ?- Ou des ornythorinques. Quelque chose d'intéressant et d'insolite, qui fasse un bon sujet de conversation avec les voisins. Les distractions sont rares de nos jours. Il faut bien s'amuser comme on peut."
Et la preuve de l'étendue de la culture de la police anglaise (merci, inspecteur Luke!) :
"Bien la besogne m'attend. Voulez-vous que nous allions voir le type de la banque, Henry James ? Je ne sais pas pourquoi ce nom me dit quelque chose".
Parfait, non ?
Mademoiselle Potiron
Cercueils et Cie (More work for the undertaker), par Margery ALLINGHAM, éditions Baker Street, 343 pages, 21 euros
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