samedi 9 octobre 2010

Agatha Christie, Passager pour Francfort

Chers Amis du Potager,

Encore une déception. Et des plus cruelles : Agatha m'a déçue ! Aaaarrrrgggghhhh !

Passager pour Francfort, présenté comme un roman d'espionnage, n'a rien à voir avec les romans d'espionnage publiés dans la jeunesse de la grande dame, qui étaient vifs et enjoués, et qu'importe si les rebondissements n'étaient pas toujours crédibles, au moins on s'y amusait follement. Là, on s'ennuie. Oh, bien sûr, c'est charmant, comme toujours, mais d'un charme poussiéreux qui vous arrache des bâillements...

Le personnage principal, sir Stafford Nye, dont on nous répète à longueur de page qu'il n'est pas sérieux, trop fantasque et imprévisible, n'est qu'un vieux garçon qui prend le prétexte de sa profession de diplomate pour voyager. Lors d'une escale imprévue à Francfort, pour cause de brouillard sur l'Europe, une jeune fille lui propose de le droguer et de lui prendre son passeport et son grand manteau de voyage pour rentrer à Londres. Une question de vie ou de mort, quoi. Ce benêt de Staffy accepte et la fille en question (la femme à barbe?) rentre donc à Londres sous l'identité du gentleman.

Pour avoir l'explication du comment, il faudra se traîner en réunion de l'ambassadeur, en rencontre avec génie du mal et en réunion de conspirateurs mondiaux. Oui, parce que la jeunesse, menée par des néo-nazis, prend le pouvoir dans le monde (Agatha complexée par Mai 68? Sans doute).

Bref, dans ce roman, on se contente de dîner entre gens de la haute et de parler, parler, parler et encore parler (à l'ambassade, dans un château de Bavière, à cheval, aux conférences intergouvernementales). Il ne se passe strictement rien.

Et la fameuse femme à barbe à l'identité mystérieuse !... C'est qu'Agatha insiste lourdement sur l'aura de mystère de la belle inconnue. Mouais. Je ne sais pas vous, mais moi, quand on me rabâche que la demoiselle est mystérieuse, je la trouve ipso facto aussi intéressante qu'un plat de nouille trop cuites. On croirait qu'on veut nous la vendre.

Et je ne suis pas preneuse. Cela dit, sans rancune, Agatha, je t'aime quand même. On ne peut pas être parfaite, et c'est tant mieux, la perfection, c'est ennuyeux.

Rassurez-vous, je ne suis pas en mode grognon, et les articles suivants seront plus enthousiastes.

Mademoiselle Potiron

Passager pour Francfort (Passenger to Frankfurt), par Agatha CHRISTIE, Le Masque, 320 pages, 5,20 euros

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