Un court récit, absolument charmant, qui fera pendant à Neige, de Maxence Fermine, lequel Neige m'avait passablement agacé.
L'auteur n'est pas moine zen pour rien, et la qualité d'Au-delà des terres infinies a été officiellement couronnée par le prix Akutagawa.
Sokudô et son épouse Keiko sont en charge d'un temps, perdu dans les montagnes. Leur voisine, Madame Ume, médium de son état, a prédit sa propre mort, une première fois démentie par l'acharnement médical. Le jeune couple attend donc la survenue du second jour fatidique annoncé par la médium pour son trépas. L'attente fait resurgir des souvenirs, met en relief certaines habitudes, certains comportements, dans une nature magnifiée et apaisante.
Cet ouvrage dégage, au-delà de la grande poésie de son texte, une sérénité, une banalité (au sens noble) bienfaisante et au-delà des clichés, qui faisaient cruellement défaut au caricatural Neige. Le zen est quelque chose qui se vit, pas quelque chose qui se réfléchit.
C'est aussi la relation de l'amour qui unit Sokudô et Keiko, silencieux mais profond, discret mais respectueux. Et ça fait un bien fou.
Chaudement recommandé, donc.
Mademoiselle Potiron
Au-delà des Terres infinies (Chuin no Hana), par GENYÛ Sôkyû, Picquier Poche, 160 pages, 6 euros
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