Chers Amis du Potager,
Je sais que je commence à faire un fixation sur le Pingouin, mais il faut dire aussi, qu'il fait tout pour cela. Pour fêter les 50 ans de sa collection Modern Classics, le Pingouin a édité 50 petits ouvrages, présentant chacun un recueil de nouvelles ou une nouvelle plus longue d'auteurs modernes de son catalogue, mais de grande classe. Le prix étant plus qu'attractif (3,90 euros pièce), le mini-format étant ultra pratique pour la lectrice compulsive que je suis, qui ne se déplace pas sans une portion importante de sa PAL dans son sac à main. Bref, j'ai fait une razzia, chez ma gentille libraire.
Première fournée, donc, de ces petits ouvrages forts sympathiques.
- La Grosse Fifi, de Jean Rhys. Romancière anglaise née à la Dominique en 1890, Jean Rhys est surtout célèbre pour la Prisonnière des Sargasses, roman qui met en scène la première femme de Rochester, son enfance aux Caraïbes, puis son mariage avec le héros de Jane Eyre. Un "prequel" paru des décennies après l'original.
Dans ce petit recueil, Jean Rhys met en scène la société Bohême des années folles, ses excès, sa fuite en avant, et son désenchantement. Le milieu des artistes, des grisettes, des danseuses est parfaitement rendu, dans sa gaîté et sa cruauté. L'alcool coule à flot. Lu juste avant Le soleil se lève aussi d'Hemingway, auquel ce recueil fait parfaitement écho. Un régal.
- 'They', de Rudyard Kipling. Kipling ne se présente plus. Un de mes auteurs favoris, pour son sens de l'humour et de l'aventure (ses Simples contes des collines auraient également pu figurer dans mon top five).
Ici, trois nouvelles : deux sur les femmes ayant dont les garçons ont été emportés par la grande guerre, par forcément des mères, mais des nounous, des tantes, dont le sens maternel face au désastre se traduit par une dureté face à l'ennemi tombé, et aux souvenirs, ou une recherche aimante du disparu. La troisième nouvelle, qui donne son titre au recueil, est une nouvelle fantastique, où des enfants fantômes hantent la campagne anglaise.
- The Crime wave at Blandings, de P.G. Wodehouse. Wodehouse est pour moi un des maîtres de l'humour anglais, avec Jerome K. Jerome et Saki. Ses romans mettant en scène Jeeves et Bertram Wooster devraient être remboursés par la Sécurité Sociale. Les intrigues bondissantes, avec vieux lords fallots, tantes tonitruantes, jeunes filles modernes (c'est à dire avec un sacré caractère), jeunes hommes affublés de passions étranges (les tritons, par exemple), sont basées autour d'histoires d'amour contrariées où les mâles cèdent plus que souvent face aux exubérantes femelles, où Bertie se met immanquablement dans un pétrin sans fin dont Jeeves, le génial Jeeves, le sort toujours.
Sur des thèmes semblable, la vague criminelle qui frappe Blandings met aux prises Lord Emsworth, placide et effacé, avec sa soeur tyrannique, un secrétaire qu'il déteste, son garnement de petit-fils, et sa nièce bien décidée à épouser qui elle entend. Ajouter un pistolet à air comprimé, et vous aurez une folle après-midi dans le Shropshire. C'est drôle, c'est bien écrit, c'est enlevé. J'adore.
Et bientôt la suite des merveilles du Pingouin!
Miss Pumpkin
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