Chers Amis du Potager,

Le Compagnon de voyage, de Curzio Malaparte : une courte
nouvelle, très belle histoire d’un soldat pris dans la débâcle de l’armée
italienne à la fin de la seconde guerre mondiale, chargé par son lieutenant à
l’agonie de rapporter son corps à sa vieille mère napolitaine. A la fois roman
picaresque, critique sociale et portrait émouvant d’un homme bon. A noter que
la chute est cyniquement plaisante. Puissant. Quai Voltaire, 107 pages, 14€.
Le Maître et Marguerite, de Mikhaïl Boulgakov : un chef
d’œuvre (et un pavé) dévoré en deux jours, tant l’écriture de Boulgakov est envoutante,
ses personnages saisissants d’humour et d’amour, tant la loufoquerie (qui
rappelle les Contes d’Hoffmann) et la gravité s’entremêlent avec naturel. En
prime, une magnifique histoire d’amour, pas niaise pour deux sous, qui revisite
avec intelligence le mythe de Faust. Magistral. Robert Laffont, Pavillons Poche, 640 pages, 8€.

La Légende de Gösta Berling, de Selma Lagerlöf : comme
d’habitude, la langue enchanteresse de la grande conteuse du nord agit
puissamment sur ce récit où le diable et les malédictions se mêlent à une
prospère communauté. Gösta Berling est un prêtre défroqué, coureur et impertinent,
à qui il va arriver bien des aventures. Addictif. Stock la Cosmopolite, 371 pages, 10.90€.
Par-dessus bord, de Kenneth Cook : plus grinçant que la
trilogie du koala tueur, ce roman plus ancien de l’auteur australien nous conte
le rêve désespérée d’un petit pêcheur de se lancer dans l’hyper rentable pêche
au thon. Lorsqu’il tente de sauver un pêcheur italien de la noyade, le destin
se met enfin en marche. Caustique. Livre
de Poche, 214 pages, 6,10€.
Piège nuptial, de Douglas Kennedy : toujours l’Australie,
dans l’outback cette fois. Le narrateur se fait gentiment piégé par une blonde
à fort appétit sexuel, qui l’épouse sans lui demander son reste. Avant de le
présenter à sa famille de rustauds. Et c’est là que les choses se gâtent pour
notre Roméo à kangourou. Drôle et sanglant à la fois. Pocket 251 pages, 6.70€.



Requins d’eau douce, de Heinrich Steinfest : où comment un
inspecteur ronchon, mélomane et fan de Wittgenstein, aux habitudes de vieux
garçon, se retrouve à enquêter sur la mort d’un homme retrouvé dévoré par un
requin dans une piscine située sur un toit viennois. Le whodunit est assez vite résolu, mais c’est plaisant, et le mystère
du requin tient en haleine. Sympathique. Folio Policier, 420 pages.
Mademoiselle Potiron