samedi 9 avril 2011

Anne Perry, le Mystère de Callander Square / le Crime de Paragon Walk / Resurrection Row

Chers Amis du Potager,

Anne Perry s'est fait une spécialité de l'ère victoriennne, au travers de deux séries de romans policiers bien menés, la série des "William Monk" (dont je vous entretiendrai prochainement) et la série des "Charlotte et Thomas Pitt", dont il sera ici question, et qui débute avec "l'étrangleur de Cater Street".

Dans le Mystère de Callander Square, le corps d'un nourrisson est découvert par hasard dans le parc situé au centre de cette place fort cossue de Londres. Thomas Pitt est chargé de l'affaire. Bien évidemment, il ne peut s'agir que de l'enfant d'une domestique, les habitants du Square ne s'abaissant pas à de telles choses. Emily, la soeur de Charlotte, se mêle aussitôt d'enquêter de son côté, son statut de lady lui permettant de pénétrer dans ses maisons bien sous tous rapports, mais où les scandales peuvent être légion, pourvu que les apparences soient sauves. Et d'entraîner sa soeur dans l'affaire.

Si Emily agit dans le tome 2 en détective amateur, elle est bien plus concernée par le Crime de Paragon Walk, puisqu'elle y habite. En effet, la jeune Fanny Nash, fille de bonne famille, est agressée dans une allée bordant les riches demeures, sauvagement violée, et trouve le courage de regagner sa maison, où elle mourra dans les bras de sa belle-soeur. Les soupçons se portent aussitôt sur tous les hommes de la rue, y compris George, Lors Ashwoth, le mari d'Emily. Cette fois, Charlotte est bien décidée à secourir son aînée, avec l'aide de la vieille tante Vespasia, et s'acharne à faire tomber les masques.

Dans Resurrection Row, les cadavres jouent aux chaises musicales. Point de départ de l'aventure, le corps de Lord Fitzroy-Hammond, qui est déterré, grimé en cocher, jusqu'à ce qu'il s'effondre aux pieds d'un de ses voisins qui attendait un cab à la sortie du théâtre. Le Lord est re-inhumé fissa, avant de reparaître, le dimanche suivant, tranquillement assis sur son banc à l'église. C'est bien assez pour aiguiser la curiosité de Thomas. Un mort qui refuse de demeurer dans son trou est un mort qui a sans doute des choses à dire.

Ces romans sont tous extrêmement plaisants. L'ambiance victorienne, son souci des apparences, l'arrogance de ses puissants, et la misère de ses pauvres, sont admirablement rendus. Les dialogues sont percutants, l'humour bien présent et les personnages très attachants.

Au-delà de ces qualités certaines, les intrigues sont bien menées, les indices distillés au fil de l'enquête, et l'on a plaisir à suivre Charlotte et Thomas dans leurs investigations.

Mademoiselle Potiron

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